Moret-sur-Loing, le donjon (Moret-sur Loing- Seine-et-Marne)

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Moret-sur-Loing - le donjon; sur la commune éponyme, département de la Seine-et-Marne.

La ville de Moret est réunie au domaine royal en 1068. Le roi de France -Louis VI le Gros- achète le « vieux château » soixante ans plus tard et y fait édifier un massif donjon quadrangulaire. C’est son fils -Louis VII le Jeune-, en 1154, qui termine la place forte -donjon plus cour avec bâtiments, le tout protégé par une enceinte- (André Châtelain). Toutefois, une charte est signée « en notre palais » en 1147 et Moret est considéré comme résidence royale avant 1151. Pour Denis Hayot *, la construction du donjon n’est à mettre au crédit que de Louis VII le Jeune. Durant son règne, le roi Philippe IV le Bel (1285-1314) transforme la tour en prison d’Etat. Le duc de Sully (1559-1641), ministre d’Henry IV, le couronne d’un toit pyramidal et aménage les jardins en bord du Loing. Comme souvent, la Révolution française déclenche sa ruine (incendie et destruction partielle du mur ouest). A partir de 1879, Joanne et Eugène Thirion vont transformer le donjon en habitation de plaisance. Le percement de nombreuses fenêtres, l’installation d’une rosace et d’un balcon vont changer son aspect médiéval. Christian Corvisier ** juge cette restauration « pittoresque » et Charles-Laurent Salch y voit une « prétentieuse reconstruction néo-médiévale ».    

Le donjon rectangulaire (17,50 m x 13,50 m ou 13,30 m -selon nos auteurs-) à contreforts d’angle se développait sur quatre niveaux (dont un haut cellier). Un escalier ménagé dans l’angle sud-est en desservait les étages. L’avant-corps à pans (face sud) date du XVIIIème s. Chaque angle, au sommet, conserve les traces d’une échauguette sur mâchicoulis.  

* L’architecture fortifiée capétienne au XIIIe siècle – vol 2 – Edition du centre de castellologie de Bourgogne – 2021

** L’Île-de-France des châteaux-forts – Parigramme – 2004